Entre les postes-frontiere Tadjikes et Kirghizes, les douze kilometres de chemin accroches a la paroi dans un verrou rocheux a pres de 3000 metres, furent inoubliables. Je n'entendais plus le Kizil Suu gronder a mes pieds tant il etait loin.
La longue progression, reguliere et droite, pour passer, le souffle un peu court, le sommet d'Autopsis a plus de 3500 metres, fut reposante. Le Pic Lenine (7100 m) qui m'avait salue au petit matin, s'etait, a nouveau, dissimule sous sa couronne de nuages.
La journee entiere, sous une pluie glaciale, sans jamais quitter le sentier des yeux pour essayer de deviner les pierres au fond des flaques de boue, fut merveilleuse. Je me recitais inlassablement ce poeme d'Aragon "Bierstube magie allemande" qui ne cesse de me bouleverser: C'etait un temps epouvantable/ on avait mis les morts a table/ on faisait des chateaux de sable/ on prenait les loups pour des chiens......
Chacun de ces episodes, ainsi que d'autres plus amusants, douloureux ou emouvants, a fait l'objet d'un petit recit, je les publierai dans le cadre dun travail plus global. Je vais, rentre en Europe, reprendre l'ensemble des textes publies, les mettre en page, leur donner une coherence, les enrichir d'images et de reflexions passees par le filtre de la memoire. J'etofferai, a l'aide de mes brouillons, la derniere partie du voyage un peu plus faible et aurai, alors, pour vous remercier de votre soutien, le plaisir de vous adresser la version definitive dans quelques semaines (quelques mois????)
Alors si vous ne m'avez pas envoye votre adresse electronique, cliquez sur le lien mailto:nicolas.autopsis@hotmail.com et faites "envoyer", rien n'est plus simple.