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AUTOPSIS : Voir par soi-même, est d’abord une discipline de la mémoire : Se souvenir de tout pour en oublier la plus grande part, oublier les dogmes et les vérités indiscutables, oublier encore leur corollaires les plus pernicieux : les conventions écrasantes, les idées préconcues, les certitudes jamais vérifiées; oublier surtout que c’est impossible afin de se mettre en chemin et se gorger d’images comme autant de grains de pollen, insignifiants en apparence, mais constitutifs des plus belles histoires que nos petits-enfants s’efforceront d’oublier. Alors, à leur tour, ils iront voir par eux-mêmes et découvriront que voir, c’est faire exister.

jeudi, juin 15, 2006

Il serait bon parfois de se relire, non par narcissisme mais pour ne pas s'egarer. J'ai recu, a la suite d'un billet sur le sens du voyage, accepter et remercier, des reponses affectueuses et elogieuses, je ne pense pas les avoir toujours meritees.
Lorsque je suis arrive au Turkmenistan, je me suis concentre sur les difficultes du parcours, desert, vent, chaleur. Des que les premiers obstacles sont apparus, administration tatillonne, police, troubles divers, etc.. je me suis ferme pour trouver en moi les ressources necessaires. J'ai alors traverse, sourd et aveugle, un pays que j'avais deliberement declare sans interet.
Il n'a pas apprecie ce jugement peremptoire, qui aimerait etre meprise par un petit pedaleur insignifiant grillant sous le soleil? Les contrarietes se sont multipliees et lorsque, contraint par la validite de mon visa, je me suis precipite, libre et soulage, a la frontiere Ouzbeke, j'en ai ete refoule pour une erreur d'ecriture.
J'aurais pu entendre, montant des broussailles du Garagoum ou devalant des sommets du Kopet Dag, les rires et les moqueries, j'ai au contraire, rencontre des gens compatissants, prets a m'aider et a trouver les meilleures solutions et lorsque, rebroussant chemin pour trouver un abri, j'ai traverse le pont de bateaux qui ondule sur les eaux limoneuses de l'Amoudaria, des marins de surveillance m'ont arrete pour m'offrir du riz.
Pour resoudre les difficultes quand elles se presentent, il y a toujours en soi suffisamment de ressources et de force mais c'est, ouvert au monde et aux autres que l'on peut avancer, que l'on peut construire.