Le soleil est deja haut, l'air ne semble pas tres pur, le bleu du ciel blanchit vers l'horizon comme sous l'effet de la brume, pourtant les traits du paysage sont parfaitement nets.
Le debut de la premiere etape est montagneux, tout est mineral, inerte et pourtant, le sifflement du vent est parfois trouble par celui, d'un petit oiseau, couleur de sable, manifestement insouciant de la grandeur ecrasante qui l'entoure.
Lorsque le relief s'adoucit, apparaissent les touffes de broussailles seches. La laine des dromadaires, emportee par le vent s'y piege et y reste accrochee. Elle est marron fonce, presque noire et d'une douceur inattendue. Plus loin encore lorsque les montagnes auront recule pour baliser la frontiere de l'Iran, laissant la place a une plaine infiniment plate, quelques dunes poussees par le vent, vite remplacees par une croute de sable agglomere mais sans consistance et de rares epineux.
Au cours de la premiere journee, le paysage aura change cent fois, ce ne sera pas le cas des jours suivants, la plaine jusqu'a l'horizon est balayee par un vent violent et contraire qui rend la progression eprouvante et desseche les levres et la gorge a peine desalterees. Le velo s'alourdit de 9 litres d'eau, a chaque depart matinal, a 14h00, elle est a la temperature d'un the brulant.
Au soir du deuxieme jour, le bivouac solitaire, loin de la route, aura l'effet d'un baume, Le soleil couchant rougit les broussailles grillees, l'air devient pur sur le Karakoum et le vent est calme. Aux premieres heures de la nuit, il forcira a nouveau, m'obligeant a replier la toile de la tente. Je m'endormirai alors sous la lune a sa moitie et le halo blanc cernant un petit nuage egare.


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