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AUTOPSIS : Voir par soi-même, est d’abord une discipline de la mémoire : Se souvenir de tout pour en oublier la plus grande part, oublier les dogmes et les vérités indiscutables, oublier encore leur corollaires les plus pernicieux : les conventions écrasantes, les idées préconcues, les certitudes jamais vérifiées; oublier surtout que c’est impossible afin de se mettre en chemin et se gorger d’images comme autant de grains de pollen, insignifiants en apparence, mais constitutifs des plus belles histoires que nos petits-enfants s’efforceront d’oublier. Alors, à leur tour, ils iront voir par eux-mêmes et découvriront que voir, c’est faire exister.

lundi, juillet 10, 2006

Je n'ai jamais gagne une course de ma vie. Apres des heures d'efforts non comptes, la ligne d'arrivee, la-bas, au milieu du village ou le sommet du col visible derriere le dernier lacet me disent toujours: "Tu as fait ce que tu avais a faire". La route est plus belle que l'endroit ou elle mene, l'epreuve plus enrichissante que la victire.
Des les premiers tours de roues sur les chemins kirghizes, la Chine etait la, a l'horizon, je ne voyais qu'elle. J'ai alors musarde sur les pistes impossibles du Pamir , je ne distinguais pas toujours les sommets masques par des bourrasques de pluie et de neige mais je les savais là et cela suffisait a me rassasier.
Mais, parce que meme lentement, il convient de passer la ligne, je me suis presente, le Jeudi 6 juillet a 11h15 a la frontiere chinoise qui n'a ouvert que passe 15h00. La barriere fermee, qui m'avait ignore un long moment, a fini par me dire, alors degoulinante de la pluie qui s'etait remise a tomber, " Tu as fait ce que tu avais a faire". La route avait ete plus belle que l'endroit ou elle m'avait mene, le voyage infiniment plus enrichissant que son but desormais atteint: J'etais en Chine.
Jamais au cors de ces quatorze semaines, je n'avais doute, ne fut-ce qu'une seule seconde; l'issue etait donc simple et normale: J'etais en Chine.