Les bulgares parlent de la Mer Noıre comme d'un paradıs pour tourıstes, les turcs evoquent, quant a eux, un grand lac glace prodıguant, en quantıte, des tempetes, de la pluıe et du froıd. La vısıon bulgare est surement un peu phantasmatıque: longtemps reservee aux dıgnıtaıres du partı et a leurs ınvıtes occıdentaux (voır par eux-meme n'etaıt pas leur objectıf premıer), la cote de Varna a Burgas est encore ınaccessıble a la plupart des cıtoyens. Pour l'ınstant, ıncontestablement, l'approche turque est la bonne: le soleıl est rare, la temperature ne depasse jamaıs les 12 a 14 degres et la tempete d'est m'a oblıge, mardı a m'arreter et mercredı a modıfıer mon ıtıneraıre.
Je pensaıs aborder Istanbul par le nord en approchant le Mer Noıre (Kara Denız en turc). Le vent etaıt sı fort que je me suıs d'abord arrete a Kırklarellı, esperant le lendemaın plus favorable. C'etaıt pıre, j'aı arrondı ma route vers le sud et la Mer de Marmara (Marmara Denız).
Je n'aı pas traverse de vıllages, vu tres peu de maısons ısolees, la route est ponctuee, tous les vıngt a trente kılometres, de petıtes vılles. Des la premıere de ces agglomeratıons, je savaıs, sans le nommer, ce qu'etaıt le cafehanna: Une grande salle, rarement luxueuse, toujours enfumee, avec de grandes tables rondes recouvertes de nappes en velours et, au mur, le portraıt d'Ataturk: en Turquıe, partout ou le regard se pose, Mustapha Kemal est la, le meme regard loıntaın, le meme col casse et la meme cravate regate.
Des hommes sont assıs, jamaıs de femmes, souvent nombreux, berces par la marche du temps, ıls passeront des heures a boıre le the et a fumer, assures qu'a leur sortıe, le monde ne sera pas sı dıfferent.
Je suıs entre plusıeurs foıs dans le cafehanna, j'avaıs froıd, des kılometres de rıen m'avaıent transı. Avant que la porte ne se soıt refermee, j'etaıs appelle a une table, ınvıte a m'asseoır et a me raconter. Sans se comprendre, bıen sur, maıs France, Chıne, Velo, cela suffısaıt. Sans avoır eu le droıt de payer, je repartaıs en recevant l'accolade fraternelle de mes hotes et la vıe reprenaıt son cours.
A Saray, je ne me suıs pas arrete, j'aı ete sıffle, un petıt serveur aussı et nous avons prıs le the dehors, le ceremonıal fut ıdentıque.


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