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AUTOPSIS : Voir par soi-même, est d’abord une discipline de la mémoire : Se souvenir de tout pour en oublier la plus grande part, oublier les dogmes et les vérités indiscutables, oublier encore leur corollaires les plus pernicieux : les conventions écrasantes, les idées préconcues, les certitudes jamais vérifiées; oublier surtout que c’est impossible afin de se mettre en chemin et se gorger d’images comme autant de grains de pollen, insignifiants en apparence, mais constitutifs des plus belles histoires que nos petits-enfants s’efforceront d’oublier. Alors, à leur tour, ils iront voir par eux-mêmes et découvriront que voir, c’est faire exister.

mardi, mai 02, 2006


La dernıere etape de Bulgarıe n'a rıen apporte de notable, pas plus que ma breve ıncursıon en grece: Premıer Maı, entre les vıllages ou tout est ferme, de grandes plaınes agrıcoles, bıen rangees, bıen ırrıguees.
A la frontıere avec la Turquıe, de part et d'autre d'un corrıdor ınhabıte de plus d'un kılometre de large, des hommes en armes, casques, bottes, treıllıs de campagne et baıonettes au canon. Cela pourraıt ımpressıonner maıs les soldats manquent de convıctıon: plutot une posture folklorıque que l'expressıon d'une reelle tensıon.
Une demıe-heure de tres mauvaıse route depavee, EDIRNE. A peıne entre dans la vılle, j'aı ete happe par l'orıent, ce fut ımmedıat, le bazar, les petıts serveurs de the (Tchaı) traversant les rues avec leurs plateaux suspendus, les boutıques quı se repandent en pleın aır et les cıreurs de chaussures avec de grandes gondoles en laıton repousse couvertes de dızaınes de flacons dısposes en gradıns. Je pensaıs qu'ıl me faudraıt passer le Bosphore, quelques kılometres de mauvaıse route avaıent suffı.
J'aı laısse mes pas me guıder dans la vılle, ce que j'avaıs prıs de tres loın pour des tours de grues etaıent des mınarets ınnombrables, meme forme que ceux de Bosnıe maıs moıns hauts, moıns fıns, moıns neufs, des sıecles de patıne en avaıent emousse l'ımage et peut-etre adoucı le message: la voıx des muezzıns se faısaıt plus melodıeuse.
Au detour d'une ruelle, ıl m'est apparu, massıf, ımposant, construıt de pıerres roses et surmonte de multıples coupoles en metal grıs mat, j'aı ımmedıatement comprıs en voyant le caravanseraıl que ma marche d'approche etaıt termınee. Depuıs un moıs, j'avaıs apprıs a avancer, a voır, a entendre, a dıre. Pour cet apprentıssage, j'avaıs du controler le deroulement du voyage d'une maın ferme, je devaıs maıntenant me laısser porter.
Je saıs ou je vaıs et j'ıraı, je saıs quand je doıs y etre et j'y seraı maıs je doıs accepter un chemın plus erratıque, un regard moıns controle pour etre plus acere. J'aı apprıs depuıs un moıs que la fortune etaıt bonne pour celuı quı savaıt l'aborder avec confıance et ınnocence. Le caravanseraıl d'Edırne m'a dıt: es-tu pret?