
A Batum'i, j'ai chaud. La premiere semaine d'Avril avait ete magnifique, depuis j'avais froid.
Dimanche matin, tres tot, le soleil juste leve eclaire les petroliers en rade et les trains de brut sur les terre-pleins du port. Tout est immobile, les palmiers du front de mer ne sont pas encore sortis de la torpeur de la nuit. Je ne reverrai plus les petroliers, les trains m'accompagneront deux jours, je les reverrai, partant de Bakou, en fin de semaine prochaine.
De Batum'i a Kobuleti, la route longe la Mer Noire derriere une pinede magnifiquement claire. A sa droite. les restes abandonnes de ce qui fut des colonies ou camps de vacances, batiments de plein-pied, sans toit, sans portes ni fenetres, terrains de jeux envahis par les eucalyptus, plus un enfant n'y a couru depuis des annees. A sa gauche, sur la plage, percant la pinede, les carcasses d'hotels de 15 a 20 etages, batiments gigantesques, amers de pretention, autrefois visibles du monde entier, toute leur fierte a disparu. Quelques-uns ne sont pas totalement oublies, certains etages semblent servir d'habitation, dans quelles conditions?
Je quitterai la mer a Ureki pour Samtredia. Enfin des petites routes de campagne, silencieuses et fleuries, bordees de commerces minuscules amenages dans des cabanes, des remorques de camions, des citernes metalliques. Quelques cornets de graines, deux ou trois paquets de cigarettes, des flacons de vodka et de l'essence en bouteilles de coca y trouveront preneur contre des billets crasseux de quelques laris.
Les doses d'essence permettront a de vieilles Lada poussives d'accomplir la mission qui leur est devolue depuis des decennies, aller juste un peu plus loin.


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