Cette nuit, j'ai campe, j'aime me retrouver dans ma minuscule tente sarcophage, entre les habits, les sacoches et mon viatique. Un demi metre cube pour se rassembler et l'univers entier pour vagabonder, les limites ne sont jamais ou elles paraissent etre.
Pour l'heure, direction Savona, apres... Je suis douloureux, le genou gauche commence a faiblir, les pointes des fesses (les ischyons, je crois) sont deux pointes de feu. Un peu de patience, avant le milieu de la matinee, tout sera calme.
Apres Imperia, une ascension assez seche pour passer le cap Berta, je saurai, en fin de journee, que la cote ligure est une succession ininterrompue de caps escarpes et de villages embouteilles et bruyants. Le soleil du matin parvient a lancer des gloires a travers les nuages et marbre de lumiere platine la surface plombee de la mer que les fusains ne dissimulent pas completement. Loin, tres loin, tres bas, les pins ressemblent a de gros champignons. Depuis plusieurs minutes, je suis poursuivi par une petarade terrifiante; le calme qui emane du palazzo dominant la route a gauche n'en semble pas affecte. Un triporteur Vespa brinqueballant, mettra une eternite a me doubler, son moteur jamais regle degage une fumee extravagante que le vent arriere ramene sur lui pour le recouvrir entierement. Il avance, ainsi, au milieu de sa bulle nauseabonde. Dans sa minuscule cabine, le chauffeur, un megot colle a la levre rit de toutes ses rares dents et baisse la tete, en quete de performances hypothetiques. Dans quelques hectometres, il passera le sommet, coupera les gaz et se laissera descendre, a tombeau ouvert jusqu'a Bartolomeo al mare.
Je le suivrai plus prudemment, quitterai le littoral a Albisola inferiore pour rejoindre la lombardie avec, en point de mire, Venise et l'adriatique:



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