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AUTOPSIS : Voir par soi-même, est d’abord une discipline de la mémoire : Se souvenir de tout pour en oublier la plus grande part, oublier les dogmes et les vérités indiscutables, oublier encore leur corollaires les plus pernicieux : les conventions écrasantes, les idées préconcues, les certitudes jamais vérifiées; oublier surtout que c’est impossible afin de se mettre en chemin et se gorger d’images comme autant de grains de pollen, insignifiants en apparence, mais constitutifs des plus belles histoires que nos petits-enfants s’efforceront d’oublier. Alors, à leur tour, ils iront voir par eux-mêmes et découvriront que voir, c’est faire exister.

mercredi, avril 05, 2006


Les soirs d'été, à l'heure ou les enfants, neveus et cousins descendent à la baignade, lorsque, lassé d'avoir travaillé dans la maison, je saute sur mon vélo pour me détendre, c'est toujours aux "4 VIOS" que je monte, 6 à 700 mètres d'ascension, séche mais franche, juste de quoi apprécier, aprés, la fin de journée au jardin, un verre de Viognier à la main, lorsque le soleil disparait derrière Mezilhac.
Je voulais partir par cette route, comme si cette connivence allait adoucir la rupture. Je n'avais pas mesuré que le vélo, comme un ane mort allait rendre la montée interminable. Entre 18 et 20 km/h, ce sont les bornes qui rythment, allègres, la progression, à 10, il faut accrocher le regard à chaque arbre pour se haler dessus et d'arbre en arbre, se hisser au sommet; lorsque le compteur descend à 6 parce que tout est désespérement trop lourd, ce sont les battements du coeur qui comptent tous les graviers du chemin.
Et puis, parcequ'il en est toujours ainsi, le sommet franchi, toutes les souffrances disparurent immédiatement, laissant toutefois intacte la boule de fiel qui ne m'a pas quitté depuis hier soir. On dit de Jacques Brel qu'il vomissait avant de monter en scène, je sais maintenant ce que cela veut dire.
Alors "La Fayolle", alors Privas, alors le Rhone, mon pays mauve dans le sillage, pour quels autres paysages?